Chers internautes, en cette fin d’année, peut-être avez-vous l’envie de prendre le large ?
Si tel est le cas, je vous conseille la lecture de l’anthologie Étranges Voyages dirigée par Cyril Carau et publiée chez les éditions Sombres Rets.
Pour vous mettre l’eau à la bouche, je vous partage mon avis sur les nouvelles qu’elle renferme !
Lever l’encre de Pascaline Nolot
J’ai beaucoup aimé cette nouvelle qui regorge de bonnes idées. L’héroïne, une jeune mère, est persuadée d’être un personnage de roman. Selon elle, sa vie est dictée par un écrivain des plus antipathiques.
J’ai toujours adoré les œuvres qui m’interrogent sur ma perception du réel (Matrix des Wachowski, Ghost in Shell de Masamune Shirow ou encore le Discours de la méthode de René Descartes). J’ai donc été servi avec ce texte.
Les amateurs de Lewis Carroll auront droit à quelques clins d’œil. Je n’ose pas en dire plus pour ne pas vous gâcher la lecture. La fin particulièrement savoureuse fut à la hauteur de mes espérances.
Voisins d’escale de C. D. Inbadreams
C’est l’histoire de Maurine et Thimothée. La première, femme au foyer, étouffe dans son quotidien et ne supporte plus les excès de son mari. Le second, prisonnier d’un fauteuil roulant, s’évade par la lecture.
Maurine et Thimothée sont voisins et pourtant ne se connaissent pas. Ils se croisent de temps à autre dans l’immeuble sans vraiment se parler. Et puis un œuf va tout changer.
J’ai aimé cette histoire. L’écriture est d’une grande fluidité et les pages se tournent facilement. L’auteur a aussi beaucoup de talent pour trouver une chute dans ses nouvelles. Encore une fois, il m’a surpris !
Euryale de Didier Reboussin
Didier Reboussin a une imagination débordante… Lire ses histoires est toujours dépaysant ! Connaissez-vous l’hôtel de Sully à Paris ? Apprêtez-vous à le (re)découvrir à d’autres époques…
Le dernier voyage de Richard Mesplède
Une nouvelle qui porte bien son nom. Richard Mesplède nous offre avec ce récit le pèlerinage d’un poète gravement malade. L’aède va parcourir le Désert de la mélancolie dont les limites sont inconnues. Plusieurs légendes circulent sur cette mystérieuse étendue de sable. Et comme le dit le nouvelliste : « chaque légende contient sa part de vérité ».
À l’ouest des menteries de Florent Salem
J’ai tout simplement adoré ce texte ! Celui-ci m’a rappelé les contes que je dévorais plus jeune.
En l’espèce, une petite fille souffre d’une malédiction qui l’oblige à dire la vérité. Afin de rompre le sortilège, elle va partir à la recherche du puits à souhaits dont parlait une étrangère de passage au village. Sur sa route, elle croisera des personnages hauts en couleur qui l’aideront tous, à leur manière, dans sa quête.
Le récit est très bien écrit ; il y a de l’aventure, de l’émotion, des références, un peu de réflexion et un brin d’humour. Bref, un régal. À lire absolument !
Moments en fuite de Bruno Grange
Ce texte m’a donné l’impression que l’auteur s’amusait avec moi, pauvre lecteur.
En effet, à l’instar du personnage principal, j’étais complètement perdu ! En l’espèce, une jeune femme court à perdre haleine dans un marécage afin d’échapper à un mystérieux poursuivant. Où va-t-elle ? Qui la poursuit ? Pourquoi ? L’auteur joue avec nos nerfs et avec talent. Je n’ai pas pu arrêter ma lecture avant d’avoir trouvé la réponse à mes questions.
Le silence et dors d’Annabelle Léna
« Homme libre, toujours tu chériras la mer ! » (Charles Baudelaire)
Ce vers de Baudelaire me semble résumer à merveille la courte nouvelle ou plutôt le long poème d’Annabelle Léna. Le silence et dors est un texte sensible aux tournures magnifiques. À lire ou plutôt à croquer !
Randonnée pour une chouquette d’Emmanuelle Boreau
Le titre de cette nouvelle à la fois drôle et original annonce la couleur ! Je n’avais pas l’impression de lire, mais plutôt d’écouter une anecdote truculente que me raconterait un ami avec franchise et passion. Un texte frais, rythmé et assez drôle qui devrait ravir les amateurs !
Le bézoard d’Anne Goulard
« Une histoire dont les épisodes ont été mélangés par un fou ». Voilà ce qu’Amélie Nothomb répondît lorsqu’on lui demanda de résumer un de ses romans. Cette citation me paraît correspondre à la nouvelle écrite par Anne Goulard tant la construction est originale. Originale, mais maîtrisée, car si l’écrivain s’amuse à nous perdre c’est pour mieux nous retrouver !
Jad à la dérive d’Aurélie Wellenstein
Aurélie Wellenstein maîtrise à merveille l’art de la nouvelle. Tout y est : une intrigue captivante, un personnage attachant, une histoire profonde, et du style ! Sur ce dernier point, je lui tire mon chapeau une nouvelle fois. Aurélie a le sens de la formule. À tel point que je la jalouserai presque ! J’aurais aimé trouver certaines des tournures qu’elle emploie dans sa nouvelle.
L’alternative d’Élie Darco
Un texte SF mené de main de maître. J’aime beaucoup ce que fait Élie ! L’alternative m’a beaucoup plu. Comme souvent, l’auteur nous invite à nous remettre en question et à nous ouvrir l’esprit. En l’espèce, L’alternative m’a interrogé sur mon rapport au spirituel. Je ne peux que vous conseiller sa lecture.
Un nouveau départ de Marie Loresco
Tous les ingrédients du bon récit d’aventures sont réunis : une quête, de l’action, des rebondissements et de l’amour !
Le style est fluide et le vocabulaire précis ; la lecture de ce texte devrait vous ravir.
L’hôte d’Yves-Daniel Crouzet
C’est toujours un plaisir de lire Yves-Daniel. J’ai adoré cette nouvelle ! C’est une de mes préférées de l’anthologie. En l’espèce, un extraterrestre, qui est un savant reconnu sur sa planète, se téléporte sur Terre. Pour passer incognito, celui-ci choisit de prendre la forme d’une chenille. Un choix qu’il regrettera… Le texte est drôle, entraînant, délicieusement doux-amer et nous gratifie d’une fin aussi sublime que surprenante.
Au-delà de l’Obscur de David Baquaise
Cette nouvelle, que l’on peut classer dans le genre fantasy, m’a enchanté ! L’histoire est bien menée ! Je me suis laissé surprendre à plusieurs reprises par des rebondissements inattendus ! J’espère que David Baquaise consacrera un roman à l’univers qu’il nous laisse entrevoir dans cette nouvelle ! La fin laissant espérer une suite, je vais surveiller l’actualité de cet auteur !
Un flacon sous l’écume de Sébastien Eres
« J’avais quatre-vingt-cinq ans lorsque je disparus. »
L’incipit de cette nouvelle m’a véritablement interpellé. Dès lors, je m’attendais à du grand Sébastien Eres. Je n’ai pas été déçu. L’intrigue est parfaitement maîtrisée. Les indices sont habilement distillés au fur et à mesure des pages. Impossible d’interrompre sa lecture avant de connaître le dénouement !
Par ailleurs, j’ai beaucoup aimé la description des sensations éprouvées par le personnage. Les goûts, les sons et les parfums sont régulièrement exposés. Ainsi, le lecteur se glisse facilement dans la peau du personnage !
Également, les paysages sont dépeints avec beaucoup de justesse. L’auteur a vécu en Australie, lieu de l’intrigue, et cela se ressent !
In fine, j’ai adoré cette nouvelle qui m’a fait véritablement fait voyager !
Laisser un commentaire